De plus en plus de femmes, tout âge confondu, frappent à la porte d’un chirurgien spécialisé pour reconstruire, améliorer ou rajeunir les zones les plus intimes de leur anatomie. « Quelque soit l’âge, il s’agit de femmes en souffrance. La taille des lèvres et celle du vagin sont congénitales. Des modifications peuvent intervenir sous l’influence des hormones, des traumatismes obstétricaux, et du vieillissement. Les maladies, comme les cancers ou leurs traitements par exemple, n’ont pas en général pas d’impact sur les lèvres, uniquement sur la trophicité du vagin« , souligne le Dr Natalie Rajaonarivelo, chirurgien plasticien à Paris
Nymphoplastie : l’opération pour raccourcir les petites lèvres
Lorsqu’elles dépassent, elles peuvent être source de complexe. « Le problème apparaît soit au moment de la puberté, avec un développement trop important provoqué par un afflux hormonal, soit à la ménopause, à cause de la carence en estrogènes, les hormones féminines« , indique le Dr Rajaonarivelo.
La nymphoplastie se pratique au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale, ou encore sous neuroleptanalgésie (association d’un analgésique et d’un neuroleptique). Elle dure entre 30 et 60 minutes. Il faut prévoir une semaine de repos. On recommande le port d’une culotte en coton et des vêtements amples pour éviter tout frottement dans cette zone pendant un mois. Pas de sport, de rapports sexuels et de bains mais une douche quotidienne.
Attention : « ce n’est pas une intervention anodine. Le chirurgien doit être spécialisé dans cette zone dont il faut parfaitement connaître la vascularisation et l’innervation, sous peine de problèmes de cicatrisation, de douleurs post-opératoires importantes, ou d’un geste trop mutilant« , prévient le Dr Rajaonarivelo.
Coût : environ 3000 à 3500€
Lifting ou lipofilling : pour réduire les grandes lèvres
Quand les grandes lèvres s’affaissent, elles ressemblent à un sac vidé de sa substance. « Soit on retire l’excédent de peau : c’est le lifting. Soit on remplit le sac : c’est un lipofilling« , explique le Dr Rajaonarivelo.
Le lifting consiste à retirer une partie de la peau en excès, comme pour toute autre forme de lifting. Une intervention qui se pratique aussi au bloc opératoire et nécessite des mains expertes comme pour la nymphoplastie. « La patiente devra attendre un mois avant de reprendre toute activité sportive ou sexuelle » précise la spécialiste.
Attention : autant les cicatrices sont invisibles avec le lifting des petites lèvres, autant elles sont visibles- quoique très discrètes- avec le lifting des grandes lèvres.
Coût : 3500 à 4000 €. Si le chirurgien pratique, dans le même temps, une nymphoplastie et un lifting des grandes lèvres, le tarif est d’environ 5000€.
Le lipofilling : Ce remplissage est réalisé avec de la graisse prélevée, le plus souvent sur la face interne des cuisses ou le ventre. On la réinjecte ensuite dans les grandes lèvres. « On peut aussi les gonfler avec de l’acide hyaluronique. Un seul produit a reçu une autorisation dans cette indication, car sa composition particulière permet d’offrir du volume tout en maintenant la souplesse de cette zone« , souligne le Dr Rajaonarivelo. Il arrive souvent que le chirurgien couple le lipofilling à un lifting des grandes lèvres.
Attention : L’acide hyaluronique a une durée de vie de 6 à 12 mois. Il faut donc renouveler les injections. Ce produit est déconseillé aux personnes souffrant d’une maladie auto-immune.
Coût : si le lippofilling est réalisé grâce à une liposuccion, il faut compter entre 3000 et 4000 €. S’il s’agit d’injections d’acide hyaluronique, il faut tabler sur 350 à 400 € par seringue, tout en sachant que deux à quatre sont nécessaires pour obtenir un résultat esthétique optimal.
Vaginoplastie : pour retrouver un vagin plus tonique
Ce trouble survient parfois après des accouchements difficiles ou la ménopause, avec un impact non négligeable sur la sexualité.
La vaginoplastie (lifting vaginal) consiste retirer du tissu en excès sous anesthésie générale. « L’indication doit être réfléchie, et l’intervention pratiquée par un chirurgien gynécologue qui connaît parfaitement la fonctionnalité et la pathologie de cette région« , avertit le Dr Michel Mouly, chirurgien gynécologue à Paris.
Mais cette intervention ne fait pas toujours l’unanimité, notamment quand la réduction du diamètre vaginal n’est pas trop importante. « Nous pouvons proposer dans ce cas une autre solution : la radiofréquence thermo-contrôlée. Avec une sonde pas plus grande qu’un stylo, nous »chauffons » la muqueuse vaginale pendant 30 minutes. L’action est triple : augmentation de la vascularisation, stimulation des fibroblastes, mise en tension des tissus. Trois séances espacées d’un mois permettent de raffermir la paroi vaginale et d’obtenir un bon résultat sans chirurgie ni douleurs« , affirme le Dr Arry Boujenah, gynécologue-obstétricien à Paris. Cette nouvelle technique est en cours d’évaluation.
Attention : aux douleurs post-opératoires ou encore aux éventuelles complications, sans oublier une nuit d’hospitalisation parfois nécessaire. Quant à la radiofréquence thermo-contrôlée, elle nécessite une séance de rappel après chaque accouchement.
Coût : pour la vaginoplastie, les tarifs varient 4 000 à 6 000 euros, mais quand l’intervention est réalisée par un médecin conventionné, elle peut parfois être prise en charge par la sécurité sociale et la mutuelle, et il restera pour la patiente environ 750€. Et 800€ pour chaque séance de radiofréquence (non remboursée)
Chirurgie intime : quels sont les tranches d’âge concernées ?
-Certaines très jeunes femmes sont complexées par leurs petites lèvres – trop grandes à leur goût- et ce complexe peut les empêcher de commencer leur vie sexuelle ou de faire du sport de façon intensive.
-Les femmes de 35-40 ans, après les accouchements, déplorent des modifications de leur anatomie intime.
-Les plus de 50 ans ne sont pas en reste : la ménopause accentue le relâchement des tissus.